Connaissez-vous ce sentiment de culpabilité ? Celui qui vous hante jour après jour, car vous avez survécu. C'est un sentiment horrible qui vous bouffe chaque jour. Comme souvent il y avait des jours avec et des jours sans aujourd'hui c'était un jour sans les années étaient passées pourtant le vide créé par le meurtre de ma famille était toujours présent. Lorsque je pensais aux chasseurs je n'avais qu'une envie : les faire souffrir autant qu'ils m'ont fait souffrir, mais voilà il y a aussi les paroles de mon ancien alpha qui se heurtaient avec violence dans ma tête. Respecter la vie humaine, antan cette idée me paressait digne, mais avec les années j'avais l'impression que mes valeurs étaient acide. Depuis que Mila avait fait sa fausse couche, je n'étais pas vraiment sortie de chez moi, mes seules préoccupations étant la cuisine et le ménage autant dire rien de très amusant. Je préférais me terrer tel une hermine plutôt que de croiser la route d'un chasseur et commettre l'irréparable...

Ce matin n'échappait pas à la règle, comme toujours j'étais levée avant tout le monde, je préparais le café, m'en servi une tasse et partie sur le canapé et alluma la télé. Jackson me rejoignit, lui-même accompagné d'une tasse de café et se mit face à moi, tout en éteignant la télé. Tel une enfant de cinq ans, je le fusillais du regard. « Quoi ? Le café n'est pas assez chaud à ton goût ? » Ce dernier haussa un sourcil surpris par mon agressivité matinal et répondit : « Il faut que tu sortes de cette maison Neela, je commence vraiment à m'inquiéter. » « Je vais bien ... » « Je te connais trop bien pour voir que tu mens. Si tu veux en parler je suis là mais j'ai envie que tu t'amuses alors prends ça et vas faire les boutiques. » Regardant la carte bancaire que me tendait mon cousin, je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire. C'était bien une première, Jackson me confiant sa carte de crédit pour que je me fasse plaisir. « Fais-toi plaisir et prends ça pour un cadeau de paix. Je n'aime pas quand on se dispute Neela et je sais que je n'aurais pas dû tuer cette fille. Pardonne moi. » Prenant sa carte je lui fis un baiser sur la joue et répondis : « Tu me dis ça à chaque fois Jackson, mais je ne t'en voulais plus enfin plus tellement. Je ne veux pas perdre à nouveau ma famille je ne le supporterais pas et les jumelles non plus... » Sans lui laisser le temps de répondre je remontais dans ma chambre te me préparai pour partir faire les boutiques. Ne désirant pas les faire toute seule je pensais immédiatement à Katerina. Désireuse de lui faire une surprise, je ne pris pas la peine de la prévenir. Me préparant jusqu'à dix heures du matin, je partis vers l'appartement de mon amie.

Vingt minutes plus tard j'étais arrivée. Garant ma voiture je gravissais les nombreux escaliers, remerciant mon espèce pour ne pas être exténué après une telle remontée, je frappais à la porte et attendit qu'elle vienne m'ouvrir, un sourire amical aux lèvres.

Katerina ne mit pas longtemps pour venir m'ouvrir. En temps normal je n'étais pas une fanatique du shopping pourtant le simple fait que ce soit la carte bancaire de mon cousin et non la mienne, j'avais l'impression de me transformer en une fanatique du shopping.

« Hey, mh... Neela ! Comment tu vas ? » Kate semblait gênée, sa voix avait été hésitante. Ce qui n'était pas vraiment chose courante chez la belle blonde. Ravalant mon impatience je souriais en répondant d'une voix enjouée bien qu'inquiète. « Je vais bien merci et toi ? J'ai l'impression que je tombe mal c'est ça ? J'aurais dû prévenir ... » Jugeant la tenue décontractée de mon amie, je comprenais qu'elle était en plein ménage. Regardant au-dessus de son épaule je vis que son appartement était un vrai foutoir, ceci dit, pas autant que mon dressing. Cette pensée me fit sourire, notant à moi-même que je devrais sans doute passer plus de temps à le ranger plutôt qu'à le mettre sans dessus dessous.

Quelques objets de son appartement attirèrent mon attention, ils semblaient être en bois, de loin il me semblait que c'était une arme. Je ne pouvais en être sûre, car comme Kate ne savait pas que j'étais une louve je ne pouvais pas utiliser mes pouvoirs devant elle. Cependant, le doute me saisit, levant les yeux vers mon amie, je demandais d'une voix hésitante. « Hum .. Qu'est-ce que tu faisais ? »

Plus les secondes s'écoulaient et plus je trouvais la situation gênante, non ce n'était pas gênant juste bizarre oui c'était le mot adapté c'était bizarre. Ce n'était pas la première fois que je venais chez Katerina pourtant là je commençais à regretter mon impulsivité. Préférant concentrer mon attention sur Kate je remarquais que son coeur battait anormalement vite, ses yeux étaient semblables à ceux d'une biche face à des chasseurs. Que diable me cachait-elle, si elle ouvrait la porte verrais-je un homme presque pas vêtu en train de sourire bêtement et tentant vainement de dissimuler son désespoir, car je venais de les couper en plein amusement ? Non elle était bien trop vêtue pour cette hypothèse. Des milliers de scénario s'imposaient à moi, lorsque Kate me fit redescendre sur terre. « Non, non pas du tout ! Enfin si, mais, je veux dire, tu ne tombes pas mal, tu es la bienvenue ici, tu le sais bien Neela, tu peux passer quand tu veux ! Mais ça va, ça va, je suis en plein ménage, en fait, mais c'est pas important. Tu voulais me dire quelque chose peut-être ou, enfin, faire quelque chose ? Je sais pas. Tu veux entrer peut-être ? »

L'espace d'une seconde j'oubliais la raison qui m'avait fait venir la voir. Un silence s'installa entre nous jusqu'à ce que ça me revienne. L'euphorie que m'avait provoquée l'idée émise par Jackson c'était finalement évaporé. Reprenant le cours de mes idées je répondais : « En fait Jackson m'a donné sa carte de crédit en m'ordonnant d'aller faire les boutiques. Seulement, tu me connais c'est pas vraiment mon activité favorite et j'ai pensé que si on y allait toutes les deux ça pourrait être distrayant ... Hum oui, si tu veux... » Une bref sourire illumina mon visage malgré le mauvais pressentiment qui me nouait l'estomac. Katarina se poussa et tira un peu plus la porte, en disant : « Je suis désolée, c'est un peu le bordel là dedans, mh... un ami m'a demandé de garder quelques affaires pour lui, alors, enfin, fais pas attention, tu vois ! » « Ne t'en fais pas, tu verrais l'état de la mai... » Ma voix se perdit en voyant toute l'étendus d'armes qui défilaient sous mes yeux. Elle avait la panoplie entière, de l'aconit à l'arbalète, l'arc, les fusils contenant des balles induite dans l'aconit. Son explication résonnait dans ma tête de manière assourdissante, mon coeur s'affolait, la folie me gagnait, je sentais la louve qui était en moi usé de toute sa force pour sortir de mon corps. Luttant contre la colère qui m'envahissait je me retournais vers elle en lançant : « Whaou, dit donc ton ami à vraiment confiance en toi pour te laisser garder ça. Comment il a fait pour réussir à emmener ça dans ton appartement sans attirer l'attention ? » Bien entendue je n'attendais aucune réponse à ma question, même si mes paroles pouvaient montrer que je marchais dans sa pitoyable excuse mon timbre de voix lui contrastait en merveille. Ce n'est qu'en plantant mon regard dans le sien que je compris : elle savait pour moi. « Depuis combien de temps tu le sais ? » Nouvel arrêt, tout devenait clair, si elle était venue vers moi c'était pas à cause de mon air sympathique non elle était en chasse et j'étais sa proie. Un rire s'échappa de mes lèvres, j'étais blésée, je ne cherchais pas à le cacher. « Depuis toujours, c'est pour ça que tu es venue vers moi avec ton air sympathique. Dire que je t'ai fait rentrer chez moi ... Tu les as tous rencontrés ... Mais qu'est-ce que je peux être idiote quand je m'y mets ! C'était quoi ton plan au juste ? Tu me fais croire que tu es mon amie, tu m'aveugles, puis un jour tu te pointes chez moi en disant que t'as emmené quelques amis et tu massacres toute ma famille ? C'était ça ton plan ? » Me retournant vers les armes, je m'approchais de l'arbalète. Un flash s'imposa à moi. J'entendais mon père nous ordonner à Jackson et moi de fuir en emportant les jumelles, alors qu'il faisait bouclier entre nous et ce chasseur. Une larme roula sur ma joue, je l'essuyais, détournais le regard puis je fermais les yeux pour aborder un masque de glace avant de reculer pour me retourner vers celle que j'avais considéré comme mon amie.

Mes pensées fusaient à une vitesse ahurissante dans ma tête. J'avais remis ça... Je n'étais bonne qu'à répéter les erreurs du passé, Keane, Katarina. Comme allais-je pouvoir dire à mon cousin que j'avais merdé sans que ce dernier ne pète une crise et décide de les tuer ? Non je ne pouvais pas lui dire, mais s'ils m'attaquaient ? Jackson ne me pardonnerait pas une nouvelle fois de m'offrir à corps perdu aux chasseurs. Je ne le supporterais pas non plus. Cette douleur physique et mentale, c'était trop dur. Mon regard était fixé sur Kate, j'étais paniquée, en colère, blessée et perdue, Kate releva les yeux pour planter son regard dans le mien en disant :

« Oui, je le sais depuis le départ, mais Neela essaye de comprendre, je n'ai jamais voulu te faire le moindre mal, jamais, ni à toi, ni à ta famille, tu peux me faire confiance. » Comprendre ? Mais comprendre quoi ? Elle semblait sincère, seulement je ne savais plus que croire, mon grand-père maintenait que l'avenir de notre famille dépendait de nos actions, nous avions été passif et j'ai perdu presque toute ma famille. Devais-je revoir mes principes ? Devenir plus offensives comme Jackson ? Secouant la tête en signe de résignation, je commençais à avancer vers la porte, désireuse de sortir de cet appartement. Il fallait que je retrouve mes esprits. Je devais garder mon calme, ne pas devenir hystérique, pour ça je devais sortir d'ici. Katerina ne voyait pas les choses du même angle que le mien et m'empêcha de partir en ajoutant :

« Il faut qu'on parle, qu'on ait une vraie discussion à propos de ça, reste. » Je n'étais plus qu'à quelques centimètres d'elle, un pas de plus et je pouvais lui arracher la tête, mais j'en étais incapable la seule fois que j'avais tué des humains c'était avant de me faire capturer. Je l'avais fait pour permettre à mes cousins de fuir. « De quoi veux-tu parler ? Il n'y a rien à en dire, j'ai déjà tout vu... » J'avais voulu que ma voix soit dure, mais dès que ma première question avait été posé, ma détermination était tombée. Le reste de ma phrase était plus résigné qu'autre chose. Pourtant, j'avais besoin de savoir, j'avais besoin de comprendre. Je devais comprendre pour pouvoir prendre une décision. « Qu'est-ce qui m'a trahi ? Comment tu as su ce que j'étais ? » J'avais pris ma décision, j'allais rester pour lui laisser une chance de s'expliquer après tout elle ne semblait pas me vouloir du mal. Du moins pour l'instant, reculant une nouvelle fois pour lui confirmer le fait que je ne prévoyai pas de m'enfuir, je m'adossai à la table sur laquelle se trouvais la fameuse arbalète attendant sagement qu'elle me réponde.

La patience n'avait jamais été l'une de mes meilleures qualités surtout lorsque j'étais sous pression. Enfant j'étais la première fille de la famille, celle que tout le monde chouchoutaient. Celle qui réussissait à obtenir tout ce qu'elle voulait en quelques minutes. Certes ce caractère de princesse pourrie gâtée c'était atténué avec l'âge, mais durant plus de douze ans mes parents pensaient ne plus jamais avoir d'enfant par conséquent je faisais toujours partie des favorites. Ce qui avait développé ce manque de patience, j'étais patiente qu'avec ma famille et encore. Par conséquent resté là, face à Katerina qui s'asseyait face à moi m'étais quasi insupportable. Jetant un regard vers la porte qu'elle avait fermé je me sentais prise au piège. Un léger soupir s'échappa de mes lèvres. Kate prit parole : « Ton nom de famille, j'ai entendu parler de toi, j'ai entendu dire qu'une Edelweiss était en ville et j'ai tenu à me renseigner, à savoir si tu étais une menace, et tu n'en es pas une, c'est pour ça que je ne t'ai pas touchée et que je ne te toucherais jamais Neela, je respecte le code, je le respecte ce putain de code ! Et c'est bien la seule chose qu'il me reste de mes parents ! »

Mon nom de famille, génial ce qui avait été une preuve d'amour venant de ma mère pour mon père était en train de devenir un véritable fardeau pour moi. C'était la deuxième fois que j'entendais parlait de ce code, ce satané code. La première personne qui m'en avait parlé était Seth seulement j'en l'avais pas cru. S'il existait un code pourquoi avoir décimé ma famille nom d'un chien ? On n'avait rien fait ! Malgré mon envie d'hurler de colère je lève les yeux vers Kate elle semblait si perdue, si triste. Cette dernière avait beau avoir cessé de parler je sentais qu'elle voulait continuer.

« Tu veux la vérité, c'est ça ? » Hochant la tête en signe positif, je m’approchais légèrement d’elle en tirant une des chaises qui se trouvaient autour de moi pour m’y asseoir. « Ça fait deux ans, je chasse depuis deux ans, depuis que mes parents sont décédés, parce qu'avant ça, avant ça tu vois, je n'avais pas idée que de tels trucs puissent exister, tout m'est tombé dessus, comme ça, du jour au lendemain, et j'ai vu mon père, dans la forêt, il s'est fait tuer sous mes yeux. Sous mes yeux Neela ! Une de ces saloperies l'a tué devant moi, sans la moindre pitié, rien, et tout ce dont je peux me souvenir, ce sont de ces deux foutus yeux jaunes ! J'étais impuissante, parfaitement impuissante, je l'ai regardé mourir sans rien faire. Alors, oui, je chasse, mais crois-moi, je ne suis pas après toi, si je chasse, c'est parce que je suis après cet enfoiré, et que je compte bien lui faire la peau. Je veux me venger Neela, je ne suis pas là pour tuer des innocents. »

Sa révélation me fit frissonner, son père était mort de la même manière que ma famille. Pourquoi une guerre entre nos deux espèces ? Une fois qu'elle eut finit j'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortis. Fermant les yeux une fraction de seconde le temps de trouver mes mots je demandais : « Et ta mère ? »

Un long silence s'installa entre nous, elle avait dit la vérité à moi d'en faire autant. Poussant un soupir, je fermais une nouvelle fois mes yeux avant de dire : « Je suppose que c'est mon tour de te dire la vérité... » M'humectant les lèvres, je laissais les souvenirs m'envahir à nouveau et attaquais mon propre monologue, les yeux voilés par la douleur de ces derniers.

« Je t'ai menti, lors de notre première rencontre il y a plusieurs années, je t'ai menti. Je t'ai dit que ma famille était morte dans un incendie et que Jackson, les jumelles et moi nous étions parties à une fête sans permission et que nous étions venus à Keslo pour retrouver ma famille du côté paternel. C'est faux. Lorsque mes parents se sont rencontrés ils n'étaient pas libres de vivre leur amour, ma mère était une louve au même titre que mon père. Mon père appartenait à une meute, ma mère était fidèle à sa famille. Par amour, mon père renia sa meute et se fit déshériter par son père. Mon grand-père qui était l'alpha de la famille l'accepta à une seule condition qu'il se plie à notre code. Mon père a accepté et c'est ainsi qu'il est rentré dans la famille et dans la meute. Notre code n'était pas bien compliqué. Il était basé sur le respect des humains, chasseurs ou normaux... Nous avions interdiction de transformer un humain en l'un des nôtres ou encore de les tuer. En cas de non respect en cette règle l'alpha déciderait de la sentence qui nous serait accordé. Généralement la mort ou l'exile, le pardon étant presque impossible. D'après mon grand-père nous étions des enfants de la lune, nous étions supérieures aux humains, mais nous devions les protéger des autres loups. Nous habitions dans la forêt de Wiltshire tous ensemble. Durant des siècles notre famille n'avait jamais eu de problème avec les chasseurs, sauf il y a neuf ans. Une famille du nom des Macdonald avait emménagé non loin de chez nous, c'était des chasseurs, nous en savions rien. Un soir mon grand-père a retrouvé la dépouille de son fils dans la forêt. Il avait été assassiné. Il a convoqué un conseil de famille où humain comme loup était forcé d'être présent tant qu'ils étaient au courant pour notre véritable espèce. C'est ce même soir où mes cousins et moi fûmes obligés d'entendre la vérité. Nous étions des loups. Malgré la perte de son fils mon grand-père refusa de contre-attaquer. La seule chose qu'il fit fut de s'occuper de notre éducation à Jackson et moi. Quelques mois plus tard, les chasseurs attaquèrent à nouveau lors d'une nuit de pleine lune où mon grand-père nous apprenait à lutter contre la transformation. Il nous sauva et refusa une nouvelle fois d'attaquer, mais les humains de la famille réclamèrent le rang de loups. Il fallait protéger la famille, protéger les enfants. L'alpha les mordus. Un an plus tard les chasseurs attaquèrent ma maison. » Baissant les yeux je me tus quelques instant. Je n'avais jamais parlé de cette nuit là à quiconque. Mais elle devait comprendre pourquoi je haïssais les chasseurs, elle m'avait dit la vérité je me devais d'en faire autant. Passant une main tremblante dans mes cheveux. Je relevais les yeux vers elle tout en poursuivant malgré les légères modifications de mon visage causés par la colère.

« C'était pendant la nuit, quand j'ai entendu les coups de feu j'ai compris. Je suis allée dans la chambre de ma petite soeur et c'est là que je l'ai vu. Ils l'avaient égorgé... Ces salops l'avaient tué alors qu'elle n'avait que deux ans. C'était un bébé. J'avais échoué dans ma mission, ma petite soeur était morte ! J'avais été trop lente ! Je voulais me venger, mais Jackson m'en empêcha il avait réussi à sauver les jumelles. Tous les autres étaient morts. Il voulait que je l'aide, mais je ne voulais qu'une chose : venger ma soeur. C'est là où mon père est arrivé, il m'a enlevé ma soeur des bras, m'a demandé de sauver les enfants, les survivants. Un de ces chasseurs est arrivé et a voulu nous tuer, mon père nous a défendu et nous avons fuit par la fenêtre en portant les jumelles qui n'avaient pas encore muté. Les chasseurs nous ont suivi. Vos balles induites d'aconit m'affaiblissaient. J'ai trop lente. J'ai lâché Mila en lui ordonnant de courir jusqu'à Jackson tout en le prévenant de son arrivée par texto. J'ai retroussé chemin pour donner aux chasseurs ce qu'ils voulaient. J'en ai tué deux, mais le dernier m'a capturé. C'est la seule fois où j'ai tué des humains. Je te laisse imaginer la suite. Durant ma torture j'ai joué la dernière carte qui me restait, la provocation. Je savais que tant que j'étais en vie, ça voulait dire que mes cousins étaient toujours en vie. Il fallait juste que je tienne encore quelques heures pour leur permettre de prendre l'avion. Je pensais vraiment mourir dans cette cage une bassine d'aconit en plus, quelques chocs électriques supplémentaires et je mourrais. Seulement, c'était sans compter sur Jackson, après m'avoir attendu durant de longues heures il a compris ce que je m'étais donné au chasseurs. Il avait une mission, mais il ne supportait pas l'idée que je j'ai été assez stupide pour faire ça. Il a promis aux jumelles de me ramener, les a laissés chez un ami conscient de notre secret et il est revenu. Il a tué tous les chasseurs qui gardaient ma prison et m'a libéré, puis nous sommes arrivées à Keslo. »

Une larme coula sur ma joue, je l'essuyais en un revers de main, mes crocs étaient visibles quant à mon visage c'était celui de l'animal qui couvait en moi. Une nouvelle fois je fermais les yeux, utilisa le point d'encrage et mon visage repris forme humaine. Mes ongles se rétractèrent, levant des yeux tristes et remplis d'une rage sans nom je regardais Kate qui était restée silencieuse durant ma tirade.

« Alors, je comprends ton désir de vengeance. J'arrive à concevoir que tu détestes les personnes de mon espèce, mais je continue à respecter les valeurs de ma famille,. Je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs,... Mais, si je devais choisir un camp, je choisirais de protéger les miens. C'est ceux que j'ai toujours fait et c'est ce que je ferais toujours... »

Un léger sourire étira mes lèvres, pourtant je ressentais tout sauf de la joie. J'avais confié l'une des plus lourdes périodes de ma vie à une chasseuse. Si elle voulait elle pouvait l'utiliser contre moi, dans ce cas-là je serais forcée d'en parler à mon cousin. Une partie de moi se reconnaissait dans son histoire, je savais qu'elle était sincère. Seulement, j'avais passé tant de temps à haïr les chasseurs que confier ma confiance à l'un d'entre eux même si c'était Katerina m'était assez compliqué. Une nouvelle question me brûlait les lèvres, comme cette discussion était basée sur la vérité je me lançais une nouvelle fois à l'eau en demandant : « Votre code, c'est quoi au juste ? On m'en a déjà parlé, mais je veux en savoir plus ! Parce que je ne pense pas qu'égorger des enfants en fassent partie ... Alors, êtes-vous obligée de le suivre ? Genre comme le code des pirates dans pirate des caraïbes ? On l'applique si on veux ou sinon on fixe nos propres limites ... » Pirates des Caraïbes, sérieusement Neela t'es vraiment nulle t'aurais pu trouver mieux, me souffla ma petite voix intérieure. Pourtant, je ne cherchais pas à trouver un autre exemple après tout même s'il était enfantin il était plutôt bien choisis, non ?