Je ne savais même pas pourquoi j'étais venue. L'ennui, peut-être, ou peut-être allais-je enfin commencer à m'intéresser un peu plus à cette ville dans laquelle je vivais pour le moment. Je ne savais pas exactement. Tout ce dont j'étais sûre était que je ne me sentais pas bien. Trop de monde, une foule presque oppressante. Des tas de bruits trop forts, des gens qui toussent, des secrets que je ne devrait pas entendre. Des odeurs irritantes, des frites qui cuisent quelques mètres plus loin, un homme qui ne doit pas connaitre l'existence de la douche.. Tout ça me met mal à l'aise et je commence à penser que je dois rentrer.. Juste avant de me souvenir que je n'ai pas de domicile. Alors je me dis que je dois déjà commencer par sortir de là, par me sauver avant de devenir folle avec toutes ses sensations en trop. Ces sensations qui me font peur. Je ne savais toujours pas ce que j'étais devenue. J'étais sûre d'être devenue un monstre, j'avais parfois entendu des gens prononcer le mot loup-garou. J'avais l'impression que ça pouvait être ça sans vraiment y croire. Qui pourrait croire à des histoires de loup-garou ? Et puis ça serait quoi la suite ? Des vampires ? Des humains qui chassent le surnaturel ? On était ni dans The Vampire Diaries, ni dans Supernatural, fallait pas déconner, et je n'était pas du genre à croire ces conneries.

Des détonations inquiétantes et l'extinction des lampes m'ont sortis de mes rêveries, ou plutôt de mes cauchemars. Et bizarrement, le noir n'était pas si noir que ça, juste des cris dans tous les sens mais sinon, je pouvais me repérer. Quand les lumières se sont rallumées, même faibles.. Tout le monde n'a vu que ça. Le corps au milieu de tous les vivants. Un cadavre, en deux parties. Une si belle femme sans une position qui serait presque risible dans un mauvais feuilleton. Seulement ce n'était pas qu'un mauvais feuilleton, c'était la réalité.. Et l'odeur de sang qui est montée d'un coup jusqu'à mon nez m'a donné une seule envie. J'ai couru jusqu'à la première poubelle que j'ai aperçue et j'ai vomi le dernier repas que j'avais ingurgité.

C'est en sortant du White Swan ce soir là, endroit dans lequel elle travaillait activement en temps que barmaid depuis son installation à Kelso, que Santana s'était rendue au centre commercial. Ce soir devait se dérouler une commémoration en l'honneur des victimes de l'incendie de 1998 et bon nombre de citoyens de la ville y étaient attendus. Avançant parmi la foule sans cesse grossie par les nouveaux arrivants, la jeune chasseuse gardait un œil alerte en dévisageant chacune des personnes qu'elle bousculait pour se frayer un chemin. Tous avaient une vie, des secrets et une raison d'être ici. En ce qui la concernait, elle était présente avant tout pour rendre hommage car contrairement à bon nombre de personnes présentes ici, Santana n'avait perdu nul membre de sa famille ni de ses proches au cours de cet incendie cependant, la raison de ce dernier avait alimenté sa soif de revanche à l'égard des loup-garous qui -selon ses parents- étaient entièrement responsables de cette tragédie.

Détachant ses cheveux qui tombèrent en cascade le long de ses épaules, elle trouva sa place entre plusieurs jeunes, certainement étudiants tout comme elle, et attendit que le discours commence tout en réajustant sa veste en cuir à l'intérieur de laquelle étaient glissées ses armes favorites. Une chasseuse émérite ne se séparait jamais de ces dernière et elle ne faisait pas exception. Qui sait ce qui pouvait arriver ... Et en effet, l'atmosphère devint lourde, pesante lorsque le courant sauta, un craquèlement affreux s'éleva dans les airs et des débris s'écrasèrent au sol accompagnés d'un corps coupé en deux qui heurta lourdement le sol, bien vite éclairé par de vifs spots qui l'aveuglèrent. Levant ses mains pour protéger ses yeux clairs, Santana se mit sur la défensive. Observant le moindre mouvement autour d'elle, elle se dit qu'il se pouvait que le principal responsable de ce meurtre assiste en spectateur à ce drame qui venait d'avoir lieu. Ne restait plus qu'à le traquer ... le trouver. La chasse était lancée mais il lui fallait rester discrète. Il était hors de question qu'elle soit une proie ou une vulgaire humaine que l'on observe avec jubilation. Cherchant des yeux un allié ou quoique ce soit d'utile, elle en profita pour observer plus attentivement les lieux, se déplaçant légèrement de biais.

La jeune fille venait de sortir du White Swan, son uniforme sur l'épaule. Elle avait bossé toute la journée et elle était éreintée. Elle n'était pas fâchée d'avoir fini son chiffre. Jetant un coup d'oeil sur sa montre, elle constata qu'elle avait le temps de faire un saut à la maison avant d'aller au centre commercial. Ce soir-là, le maire de la ville avait organisé une soirée commémorative pour les gens qui étaient morts dans l'incendie. Bien qu'elle n'était pas habitante de Kelso à l'époque, la brunette tenait à y aller. Elle savait que sa mère en serait heureuse et qu'elle apprécierait le geste. De plus, elle voulait apporter son soutien aux membres de la meute. Maintenant qu'elle faisait partie de la meute de la ville, c'était comme une deuxième famille. Elle savait que plusieurs d'entre eux avaient perdus de la famille dans ce feu. Malgré tout, elle appréhendait cette soirée. Chasseurs et loups réunis dans la même pièce, ça n'allait pas être de tout repos. Elle espérait seulement que la situation n'allait pas dégénérer. Jaelyn s'était donc arrêtée à sa maison le temps de prendre une douche et de se changer. Une fois bien propre, elle troqua son uniforme noir pour une jolie petite robe fleurie. Elle laissa ses cheveux mouillés tomber sur ses épaules nues. Pas le temps de se coiffer, elle devait y aller. Elle sauta donc dans sa audi et repartie pour le centre commercial. En quelques minutes et plusieurs feu rouges brûlés, elle se stationna en un crissement de freins dans le parking du centre. Lorsqu'elle descendit, il pleuvait. Les nuages menaçant cachaient la lune, l'atmosphère était lourde. Sans trop savoir pourquoi, la jeune femme avait un mauvais pressentiment. Malgré son appréhension, elle traversa le parking jusqu'aux portes d'entrées. La plupart des gens étaient déjà arrivés lorsqu'elle se faufila dans la foule. Elle n'était arrivée que depuis quelques instants lorsque les lumières se mirent à grésiller. Automatiquement mise en garde, son instinct prit le dessus. Pendant un court instant, ceux qui étaient attentifs purent voir ses yeux devenir bleu pur. Dans un grand respire, elle rejeta cette vague qui montait en elle à chaque fois qu'elle était prête à se transformer. Elle reprit facilement le contrôle de son être et pu se concentrer sur ce qui se passait autour d'elle. Rapidement, les lumières des génératrices s'allumèrent. Presque aussi rapidement, une odeur emplie son nez. Elle plissa les yeux. Cette odeur, elle l'avait déjà sentie. Une ou deux fois. C'était une odeur qu'on ne pouvait oublier. Celle de la mort. Comme elle constatait que cet affreux fumet devait venir d'un cadavre, le plafond céda, laissant place au corps de la jeune femme. Voyant cela, elle sursauta. Tous les sens en alerte, elle se mit à observer les alentours, prête à réagir à la moindre chose. Ce macabé, c'était le premier pas vers la guerre...

Pourquoi étais-je venue ? La réponse était simple les Edelweiss étaient morts dans cet incendie, je ne les connaissais pas, mais la plupart des personnes originaires de Keslo étaient d'accord pour dire que ce n'était pas des tendres. Je voulais comprendre, mon père était l'homme le plus doux que je n'avais jamais connue. Je sais que pour une fille il est normal d'aduler son père, mais voilà je le voyais mal faire du mal à une personne. C'était la seule raison qui m'avait poussé à venir, j'espérais qu'une personne pourrait en dire davantage sur les circonstances de ce drame différent de : C'est les loups qui l'ont déclenché ou encore les chasseurs, ces pourritures ont allumé un fou n'est-ce donc pas une preuve suffisante pour dire qu'ils sont fous ?

Cela faisait à peine une demi-heure que je me trouvais au centre commercial, les lumières se mirent à brésiller, l'agitation était palpable, les coeurs s'affolaient, je ne bougeais plus, les lumières des générateurs remplirent leurs devoirs, une odeur me parvint : celle du sang. Dans un pur automatisme je me retournais et cherchais le mort des yeux, le plafond céda, les cris retentissent et je le vois. C'était une louve, mon coeur s'affolait, je me retournais et appelais Jackson, mais il n'était pas là. J'étais seule. Les chasseurs venaient de déclarer une guerre et je m'étais jeté dans la gueule du loup sans réfléchir. M'éloignant à toute allure du corps je m'adossais à un mur, pour me laisser glisser à terre. Il fallait que je sorte, me relevant en un saut je prenais mon portable en main, mais pas de réseaux. Un soupir désespéré s'échappa de mes lèvres. Une fois encore j'étais dans de mauvais draps.

- P*TAIN c'est quoi cette embrouille mon ton est sévère, ma gorge est sèche et cette exclamation m'échappe sans même que je m'en rende tout à fait compte.

- BON SANG ! Restez pas amorphes, appelez les secours, les poulets... REAGISSEZ ! Si vous voulez pas terminer comme deux pauvres tranches de pains dans un sandwich...

- T'as obtenu un prix Nobel pour arriver à cette déduction Sherlok ?

- Je suis Erin... je ne lui tends pas ma main, celle-ci est légèrement tâchée de sang... Et je suis un peu sur les nerfs, excuse moi... pourtant, la mort, je la vois tous les jours depuis mes sept ans, pourquoi ce meurtre me touche-t-il à ce point ? Certainement une conséquence directe de l'enfermement dans un espace plus ou moins clos, et bourré de monde.Tu as raison, il faut écarter les gens, et protéger les enfants. Emmène les vers la confiserie et rassure les, je m'occuperai de dégager la scène du crime. sur le coup, je me sens stupide.

Malcom s'avance finalement vers les deux jeunes femmes près du corps. Il observe depuis maintenant de longues minutes les différentes réactions dans la salle. Ce corps n'est pas réellement le bienvenue. Evidemment, il ne l'aurait jamais été, mais encore plus en ce jour de deuil. Comme beaucoup de personnes ici, Malcom est là pour un membre de sa famille décédé dans l'incendie. Et en l’occurrence sa mère. Venir ici avait été plus compliqué que prévu mais surtout plus douloureux. Le souvenir de sa mère est encore bien trop présent après toutes ces années, elle lui manque énormément. Il se devait de se trouver ici avec tous les autres. Toutefois, l'arrivée précipitée de cette femme en deux morceaux après une coupure d'électricité et un léger bruit de brisure venant du plafond de l'endroit. Et ensuite des cris et un mouvement de recul collectif. Malcom adresse simplement un regard à son frère et continue son chemin. Tara s'affaire à faire reculer les foules tandis qu'Erin. Il se poste quelques instants à ses côtés. « Tara, quelle autorité, je ne te la connaissais point... » Un sourire moqueur s'affiche sur son visage et il poursuit sa route près du corps. Il garde la main sur son couteau bien installé dans la poche de son jean et porte son attention au visage de la jeune défunte. Elle ne lui est pas connue. Il sait cependant que sa mort n'est pas anodine. Laquelle le serait ? Il jette alors un coup d'oeil à Erin et lui adresse un clin d'oeil nonchalant. Cette dernière est un peu son souffre-douleur si on souhaite vraiment partir dans la tragédie. Il aime seulement s'amuser un peu en l'énervant. Après tout, elle réagit, ce n'est pas sa faute. Il place sa deuxième main dans la poche de son pantalon et parle assez fort pour être entendu des deux jeunes femmes. « Dites, faudrait peut-être couvrir ce corps tout de même non ? Les gamins ont beau reculer jusqu'à la confiserie, ils peuvent toujours le voir... » Il se passe une main sur le visage et un sourire jaune s'étire sur ses lèvres. « Ou bien on le déplace mais vous vous en chargez seules, personnellement c'est pas mon truc de mouver des morceaux de corps coupés en deux. » Malcom regarde la foule pour tenter d'apercevoir son frère parmi les nombreuses personnes encore trop proches.

Tout s'était passé tellement vite et à la fois trop avec une étrange lenteur, comme dans une sorte de rêve. Sauf que le spectacle se tenant sous ses yeux avait plus le style d'un cauchemar. Lennon était venu aujourd'hui plus par ennui que par respect pour les victimes, elle ne voyait pas vraiment en quoi un stupide monument dans le centre commercial d'une ville paumée d’Écosse était censé rendre hommage à quiconque. Elle pianotait donc sur son portable pendant le discourt du maire quand le ciel leur était littéralement tombé sur la tête. Ou tout du moins son ciel, car c'était la guerre à présent. Lennon reconnaissait très bien la jeune femme dont le corps morcelé était exposé au centre de la foule, une louve. Et il n'y a qu'un type de personne capable de tuer une louve de cette manière. Une vague de haine enflait dans la poitrine de la jeune femme, elle retenait ses larmes avec peine dans sa tête défilait encore et encore des images de sa sœur pareillement mutilée. Une femme prend alors la parole et ramène Lennon à la réalité. Bon, il fait noir, ils sont dans un centre commercial avec un cadavre et les éclats de verre ont surement blessés des gens. La jeune femme n'est pas exactement médecin, mais étant vétérinaire elle peut aider. Après tout les canins, les humains... elle a la preuve vivante que ces espèces ne sont pas très éloignées l'une de l'autre. La lune éclaire pas mal de la zone mais elle utilise l'application lampe torche de son portable pour distinguer les visages des personnes autour d'elle. Elle qui trouvait tout ce qui ne sert pas à téléphoner sur un téléphone stupide doit bien admettre qu'elle doit réviser sa théorie. Elle jette un œil à la femme la plus proche qui arbore une entaille le long de la joue et passe à l'action. « Prenez ça et maintenez-le appuyé sur la plaie. » Elle sortit de son sac un mouchoir et elle renversa un peu d'eau dessus. « Cela devrait arrêter le saignement, je ne pense pas que vous aurez besoin de points. » N'attendant pas de réponse elle scanna de nouveau la pièce du regard à la recherche d'une autre blessure. C'est seulement en baissant les yeux brièvement qu'elle aperçu le rouge sur son chemisier. Elle s'est surement entaillé le bras, avec l'adrénaline elle ne sentait rien et c'est tant mieux, d'autres personnes attendaient son aide. Elle s'approcha du centre de la foule et par conséquent de la scène de crime et perçu les dernières paroles prononcées. « Ou bien on le déplace mais vous vous en chargez seules, personnellement c'est pas mon truc de mouver des morceaux de corps coupés en deux. » « Que c'est utile comme remarque. » Lennon ne peut s'empêcher de commenter, mais elle ne sait pas vraiment si l'interpellé l'a entendu. Elle s'exclame alors haut et fort : « Il y a des blessés ? S'il y en a qu'ils me suivent jusqu'à la pharmacie ! » Lennon se tourne vers la rousse derrière elle en attendant que les blessés se regroupent. « Est-ce que quelqu'un est allé vérifier les portes ? Et les fenêtres ? »

- Hamilton ! je glousse Tout dans le blabla mais quant il s'agit d'en avoir là où j'pense... t'es aux abonnés absents !

- Et si pour une fois tu joignais le geste à la parole, que tu te montrais un peu plus utile qu'à ton habitude ? j'hausse un sourcil sans le quitter des yeux, pointant de ma main le corps de la jeune victime. Je t'en prie, recouvre là de ta veste, elle doit mourir de froid la pauvre. user de l'ironie est le seul moyen que j'ai trouvé pour me protéger des autres. Mon ton est tranchant, froid, et glacial. Je dévisage le jeune homme sans montrer le moindre signe de faiblesse, je ne suis pas soumise, je ne le serai jamais.

Accroupis contre ce mur je tentais de calmer les différents sentiments qui s'entrechoquaient en moi. Je ne devais pas paniqué après tout même si j'étais bloqué ici avec un bon grand nombre de chasseurs ces dernier ne tenterais rien de ridicule. Du moins j'essayais de m'en convaincre. La voix de Tara me parvint suivi de celle d'une fille que je ne connaissais pas, mais qui m'avait l'air assez désagréable si je m'en tenais à son ton condescendant.
Il fallait que je sorte ! Me relevant en un saut gracieux bien que trop rapide pour un humain normal, je pris le couloir menant à la sortie passant ainsi devant Shadow qui vomissait tous ses boyaux. Seulement, je n'y prêtais pas beaucoup attention, me promettant de revenir la chercher si je trouvais une sortie, je m'attelais à ma tâche.

La sortie principale était bloquée, ne me laissant pas abattre dès mon premier essai, je m'attelais à toutes les autres portes et fenêtres présentent dans le centre commercial allant même jusqu'aux fenêtres des toilettes, mais rien tout était bloqué. Retournant vers la salle où c'était produit le drame, je tentais de trouver une solution, défoncé les portes étant bien entendu une solution loin d'être envisageable. La voix de Lennone me parvint en un faible murmure, elle demandait si une personne était allée vérifier les sorties. Décidant qu'il était temps que je serve à quelque chose je me faufilais à travers la foule, en murmurant de bref pardon peut sincère.

Une fois arrivée à quelques mètres du corps de la jeune femme, je lançais un regard à Tara puis à Lennon en répondant à sa question d'une voix douce bien que contrarié « Aucune sortie ou encore fenêtre est ouverte. D'un côté ça m'étonne pas vraiment ... Tu veux que je t'aide avec les blessés ? » En face de moi se tenait deux personnes que je ne connaissais pas, une femme qui m'avait l'air complètement excentrique ainsi qu'un homme agréable à regarder, mais qui ne m'inspirait pas confiance. La jeune femme demandait au dénommé Hamilton d'offrir sa veste à la jeune femme. C'était inutile, son coeur était déjà dangereusement lent. C'était une louve. Elle devait être une bêta, son regard croisa le mien et je ne pus m'empêcher d'y sourire tristement.

Les éclairs étaient plus que menaçants. J’avais toujours trouvé ce centre commercial étrange et effrayant, surtout les jours comme celui-ci. Il ne faisait même pas nuit qu’un orage avait éclaté, et le toit de verre n’arrangeait rien. Je continuais à avancer pour pouvoir bien observer Don Gregory, le maire, qui ne savait plus comment gérer ses habitants avec tous ces morts. Aujourd’hui était la journée commémorative de l’incendie de 1998, je n’avais pas le droit de ne pas y assister, je devais le faire pour eux, en leur mémoire. Même si c’est douloureux. Je croisais les bras et attendais que les arrivées se fassent moins nombreuses et donc le début du discours. « Mesdames, Messieurs, l’incendie de Kelso datant de 1998, dont on se souvient aujourd’hui, marque la plus grande tragédie humaine que cette ville ait jamais connu. Je vous demande d’observer une minute de silence en mémoire … »

Un éclair.
Du verre qui se brise.
Deux morceaux de corps qui tombent.

Je n’eus pas besoin de m’approcher pour comprendre ce qui venait de se passer, mes yeux avaient vu assez de détails pour effectuer le calcul. Je ne savais pas si le mort était un homme ou une femme, mais il était un loup-garou, ça c’est certain. Et s’il gisait là, séparé en deux, c’est parce qu’il n’avait pas eu la chance d’échapper à un ou plusieurs chasseurs. La colère m’envahit, même si le loup en question avait peut-être tué quelqu’un. Il était un des miens, et ses restes venaient d’être balancés dans un centre commercial, à la vue de tous, lors d’un grand événement de la ville. C’était un irrespect total, surtout que je n’étais sûrement pas le seul loup ici. Je n’avais rien suivi mais je m’approchais tout de même. Mon collègue était là. « Oh… Je pense qu’on devrait aussi ajouter la mienne, de veste » Je n’hésitais pas à l’enlever et à recouvrir la partie supérieure du corps après lui avoir fermé les yeux, chose que les chasseurs n’avaient pas pris la peine de faire.
« Aucune sortie ou encore fenêtre est ouverte. D'un côté ça m'étonne pas vraiment », annonça que femme que je ne connaissais pas. Je ne pense pas non plus que ce soit une coïncidence.