Kelso 2008

Je poussais une autre branche d'arbre en continuant d'enjamber d'autres obstacles qui se trouvaient sur ma route. Je trouvais les ballades en forêt très paisible, mais tellement trop sportif pour moi. Enfin, ce n'était que le mauvais côté de la chose, car l'air frai de la nature me permettant de souffler un peu et c'était encore une chance de ne pas habiter trop loin de cette étendue d'arbres. Je poussais encore quelques feuilles de ma route lorsque je sens mon pied se cogner sur quelque chose avant de trébucher et de rencontrer l'amas de feuilles qui se trouvaient sur le sol. « Merde ! » foutue branche ! M'étais-je dit dans ma tête alors que je me relevais en tapotant mon pantalon qui était bon pour un petit tour en machine.

En plus de la disputes qui avait éclaté une fois de plus chez moi entre mon père et moi, il fallait que les ennuis continuent même ici. Et même là, je continuais à penser à mon imbécile de paternel ! Mon perd était connu pour être quelqu'un d'extrêmement irascible depuis son divorce, il s'était réfugié dans son travail. Maintenant, son boulot était en quelque sorte ce qui le faisait vivre. Nous n'étions pour ainsi dire, jamais d'accord. Malgré son travail imposant, il essayait de m'imposer une certaine éducation, comme en m'interdisant des choses totalement stupides.
Je soupirais et décidais de revenir sur mes pas, les mains dans mes poches. Pas pressé de rentrer chez moi, je prenais tout mon temps en n'espérant pas y voir mon père, mais c'était peine perdue, le voyant déjà assis dans le salon. « t'étais où ? » je soupirais une nouvelle avant de lui répondre. « Hum...j'étais parti faire quelque course » j'évitais de croiser le regard de mon père pour ne pas trahir mon mensonge, mais il n'avait pas besoin de ça pour le deviner. « ce qui explique l'état de ton pantalon ? » je rigolais m'apprêtant alors à lui donner une raison de..SA. « Ha en fait ils venaient de laver le sol et je suis tombé » ce qui n'expliquait pas vraiment la terre. Je le sentais étrangement encore plus en colère qu'à son habitude. Peut-être le fait que je lui mente. « Bon ok je suis parti faire un tour en forêt, mais je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça ! » je ne savais pas pour quelle raison mon père m'interdisait de foutre un seul pied dans cet endroit, mais j'étais bien déterminé à ne pas l'écouter. Je ne vois pas pourquoi je devrais être autant terrifié que lui.
Sur ces mots, je montais dans ma chambre sans rien ajouter de plus.

Kelso 2012

Nous étions le deuxième jour de la nouvelle année et les vacances de noël touchait à sa fin. Il faisait nuit et froid, mais dans une maison parmi tant d'autres, l'ambiance battait son plein. Je venais tout juste de m'extirper discrètement d'une fête en compagnie de ma partenaire. On préférait largement passer du temps ensemble rien qu'elle et moi que de mourir étouffé entre des centaines de personnes qui se rendent même pas compte qu'ils sont en train de t'écraser les pieds. Les grandes fêtes ce n'était pas pour moi et ce n'était pas pour elle non plus. En fin de compte, nous nous étions bien trouvé. D'abord amie puis après petite amie, puis au fil des années, elle était devenue mon tout. Nous arrivions à rigoler à partir de rien, il suffisait qu'on soit ensemble et c'est tout. C'est donc dans un éclat de rire, que main dans la main qu'on s'éloignait de la fête pour disparaître dans la pénombre. Très vite nous dirigions dans le petit bois -ou forêt comme vous voulez- de la ville, cherchant la tranquillité. « Et maintenant....? » demanda-t-elle en souriant avant de m'embrasser. Je mis cependant fin à cet échange en entendant un drôle de bruit derrière les feuilles. « Chut... » je posais délicatement mon index sur les lèvres de cette dernière pour l'empêcher de parler. Ce qui, en toute sincérité, ne fonctionnait pas très bien. Les filles sont beaucoup trop bavardes. « Qu'est-ce qu'il y a ? » je m'avançais pas à pas de l'endroit même. Peut-être était-ce le vent. Je tournais ma tête vers ma petite amie en reprenant. « Il y a quoi comme animaux déjà dans cette forêt..? » elle fronçait les sourcils en méditant à la question. « Eu.... » je finis par lui prendre la main afin de partir de cet endroit. J'avoue qu'à ce moment précis, j'avais un petit peu peur, mais je ne pouvais pas être un chevalier sans peur tout le temps.

Je retournais sur mes pas, ne prenant pas le temps d'expliquer la situation à mon tout. Tout ce que je savais, c'était que ce que j'avais cru voir était loin d'être un innocent lapin. Ne préférant pas l'inquiéter, j'affichais un sourire rassurant en prenant le chemin qui nous conduirait probablement vers la route. Il n'y avait plus de loups depuis bien longtemps et je ne savais même pas s'il y avait déjà eu un jour des sangliers dans ce bois. Je regardais devant moi en marchant durant de longues minutes avant de tourner ma tête vers ma petite amie. À ce moment-là, mon coeur se mit à cogner contre ma poitrine. Je tournais sur moi d'un air perdu, mais surtout inquiet. Elle n'était plus là. Je ne comprenais pas comment elle avait pu disparaître ainsi, alors qu'elle se trouvait juste à côté de moi. J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi. L'inquiétude m'emparais, puis la peur, l'incompréhension en passant par le remord. Je ne savais pas ce qui était le pire. Ne pas savoir où elle était et donc si elle était encore dans les parages, ou bien entendre un cri qui ressemblait étrangement à sa voix, qui m'indiquait à peu près son emplacement. C'était une chance d'être doté d'un excellent sens de l'orientation, mais mes recherches ne m'avançaient à rien.

J'étais donc parti chez moi le coeur lourd comme la pierre en sachant que j'avais osé partir sans l'avoir retrouvé. Je n'avais pas dormi de la nuit et n'avais aucune envie de reprendre les cours demain..et pourtant, je ne sais trop quoi, m'a poussé à y aller. Comme si je devais le faire sinon je risquais de le regretter. C'est donc le lendemain avec une tête de six pieds de long que je m'étais rendu à la fac, passant par mon chemin habituel. Je m'étais arrêté de longues minutes devant la maison de ce qui était à présent mon ex, même si elle restait toujours dans mon coeur et pour moi mon tout, avant d'arrêter de fixer l'habitation et reprendre mon chemin. Perdu dans mes pensées, mais surtout plus maladroit que jamais, mon corps se heurta contre un passant qui devait sûrement habité dans le coin « Je suis désolé ! » me précipitais-je en relevant la tête. Et c'est d'un air ébahit, ahuri enfin tout ce que vous voulez, que j'aperçu la victime d'hier soir. Mauvaise blague ou chance ? Je n'en savais rien, mais le plus important était qu'elle soit là.

Kelso 2012

Depuis sa mystérieuse disparation et réapparition le lendemain, elle avait étrangement changé. Ne serait-ce que son caractère qui avait l'air bien plus agressif qu'à son habitude, même si elle avait pour habitude de toujours s'excuser. Cependant, notre couple tenait et nous arrivions quand même à passer d'agréables moments sans accrochage de bec, mais c'était sans compter le sixième jour qui allait suivre. Je ne la reconnais plus, j'avais comme l'impression qu'elle me fuyait, mais j'avais bien décidé de prendre les choses en main. C'est donc en ce neuf janvier deux mille douze, sachant qu'elle n'était pas au mieux de sa forme, que je me dirigeais vers son domicile. Je sonnais impatient de la voir, surtout la sachant seule chez elle. Je lui avais posé diverses questions comme « est-ce que ça va ? », « est-ce que tu as des problèmes avec ta famille ou encore de santé ? », les réponses avaient été celles que je m'attendais. Ce n'était donc sans surprise. Je décidais alors de passer à autre chose. Nous avions alors délicieusement manger et passer un agréable moment ensemble. La nuit tombait, je regardais mademoiselle assise sur son tapis. « ça va ? » demandais-je en la voyant quelque stressée. Je lui pris la main et fus surprise lorsqu'elle se recula. « Tu devrais partir, il se fait tard et ce n'est pas prudent de se balader seul en pleine nuit » je la regardais et rigolais légèrement, amusé qu'elle s'inquiète pour moi. « Qui voudrait me chercher des noises voyons ? Si on tient à sa vie, on ne s'approche pas d'un Keynes » je remontais le col de mon t-shirt en frimant un peu avant de voir son regard qui me fusillait. « Mais moi j'ai envie que tu t'en ailles » mes yeux ronds comme des billes à présent, continuèrent de la fixer. « Bah pourquoi ?! » je m'approchai d'elle et, sans avoir le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait, je me retrouvais propulser en arrière, arrivant tout droit dans son armoire. Je rouvrais les yeux et mise à part le bordel et la fenêtre grande ouverte, il n'y avait plus rien. Du moins pas l'ombre d'une magnifique demoiselle. « Mais qu'est-ce qui ne va pas chez elle ?! » envahit par la colère, je donnais un grand coup de poing dans son armoire, regrettant par la suite mon geste. [/color=#f0f2c4]« Aï ! Fuck ! »[/color] je grinçais des dents et partis de chez elle comme elle me l'avait demandé quelques minutes plutôt. Je tâcherais de l'écouter à présent.

Je l'accusais de se droguer dut à sa force, mais je n'ai jamais pu lui poser la question, ne l'ayant tout simplement jamais revu depuis ce jour-là. Elle était partie. Je supposais donc qu'elle m'avait larguée d'une manière assez originale, je vous ne le fait pas dire. Malgré mon sourire et mes rires, je me demande souvent où elle est et qu'est-ce qu'elle fait. Si elle est partie en asile ou si elle s'est exilée. Quoi qu'il en soit, c'est une fissure qui n'a jamais su guérir.