« Non ! Je refuse d'être un monstre ! » « Tu n'as pas le choix ! Tu es né comme ça Ydraïs ! » « Alors j'aurais préféré ne jamais venir au monde ! » Soudain, un claquement sonore suivit d'une bousculade et d'un bruit sourd ; Ydraïs venait d'être giflé par son père, celui qui lui avait donné la vie et qui tenait tant à sa nature de loup-garou, celui-là même qui ne supportait pas que son fils unique renie sa nature fraîchement découverte. Dans son coin, Ydraïs se releva en se massant la mâchoire qui lui était désormais douloureuse et rougie par l'impact de la paume de son géniteur sur sa propre peau « J'me tire. » « Ydraïs ! » Mais l'adolescent était déjà sortit de la pièce et quelques secondes plus tard la porte d'entrée claqua, il était partit. Bien sûr au moment précis où la porte s'était refermée pour former un rempart entre le père et le fils, le premier pensait que son rejeton allait revenir une fois la nuit tombée. Mais il ignorait alors combien il se trompait ... La lande s'étendait à perte de vue devant l'adolescent qui marchait à une allure soutenue, derrière une des rares collines du Dartmoor, le soleil se couchait. Au moment où les derniers rayons du soleil venaient caresser le visage du jeune homme, il ignorait qu'il allait passer la nuit la plus longue et la plus horrible de sa vie.

(...)

Par la fenêtre un rayon de lune venait baigner la pièce d'une clarté pâle, dans un coin de la pièce exiguë une bête sauvage arpentait sa cage de long en large et un grognement ininterrompu s'échappait d'entre ses babines tandis que ses yeux d'un rouge sanguin parcourait la pièce vide. Puis, des pas, une porte que l'on ouvre puis qu'on ferme, des pas qui se rapprochaient et soudain ; une forme humaine pénétra dans la pièce alors la bête se jeta contre les parois de la cage mais celle-ci était solidement accrochée au mur et s'ébranla à peine malgré toute la force que le loup avait mit dans son action « Ta peau va me rapporter un max mon tout beau. » Le loup se jeta à nouveau contre la cage mais cette fois un grincement provenant des gonds se fit entendre et une lueur d'inquiétude passa dans le regard du braconnier qui se munit immédiatement d'un long couteau de boucher et s'approcha de la cage, introduisit la lame et força l'animal à reculer au fond de la cage. Dans la pénombre seuls les yeux aux regard meurtrier étaient visibles ainsi que les longs crocs aussi tranchants que des lames de rasoirs qui brillaient dans le noir, si il n'y avait pas eu cette cage, il aurait mit cette homme en pièce.
« Ca y ait, princesse est réveillée ? » Ydraïs se frotta péniblement les yeux, tout son corps lui semblait douloureux et de multiples plaies parsemaient sa peau qu'il n'avait pas la veille quand le soleil s'était couché. Puis il constata qu'il était en cage, tout comme il l'avait été toute la nuit durant alors qu'il était sous sa forme animale. L'adolescent fronça les sourcils « Laissez-moi sortir. » « Oh ça non, je connais pas mal de personnes qui paieraient chère pour avoir un loup comme toi. » « Vous êtes un grand malade, personne ne vous croira. » « Ils n'auront qu'à attendre la pleine lune pour découvrir le monstre qui sommeil en toi. » déclara-t-il d'un ton théâtral qui irrita particulièrement le blondinet prisonnier comme un animal. Il était foutu, il avait eu toute la nuit pour tester la cage et il n'y avait aucune issue pour qu'il s'en sorte.

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La nuit était tombée depuis longtemps et la pleine lune était déjà haute dans le ciel cette année là. Dans sa cage, Ydraïs semblait avoir renoncé à tout combat, à toute tentative d'évasion, il avait sa tête canine devenue massive posée sur des membres musculeux et forts mais il ne semblait pas se préoccuper des changement physiques qu'il avait subit en grandissant ces quatre dernières années. Cette nuit-là, le braconnier n'était pas seul, il était avec un chasseur qui était fortement intéressé par ce fameux loup au yeux rouges et lorsqu'il pénétrèrent dans la pièce Ydräis détourna simplement la tête et posa son regard sur le mur de la cabane miteuse « Allez sale bête, regarde un peu par ici. » Mais Yd' ne broncha pas, il entendit la porte de la cage grincer ; ce qu'il attendait depuis tant d'années, sans doute que le braconnier voulait faire le malin devant le chasseur qui était en fait une chasseuse mais c'était tout ce que le loup demandait. Il se leva à la vitesse de l'éclair et bondit sur son geôlier, le saisissant à la gorge comme il s'était imaginé le faire des milliers de fois pendant toutes ses années de détention. Sa mâchoire se ferma sur la jugulaire de ce gros porc qui se débattait en poussant des cris strident, Ydraïs sentait le sang de ses artère pulser dans sa gueule et une pression de mâchoire plus tard le sang coulait à flot dans la bouche de l'animal dont la gueule était couverte de sang de même que ses pattes avant, son cou et son poitrail. L'homme avait cessé de se débattre et la chasseuse s'était enfuie mais il se foutait bien d'elle, il allait réduire cet homme en pièce au point que même une empreinte dentaire ne suffira pas à l'identifier.

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Ydraïs posa sa valise à l'entrée de son nouvel appartement qui n'était en fait rien d'autre qu'une vieille ferme qui ne semblait pas avoir été habitée depuis un moment. Il avait quitté la lande du Dartmoor qui lui rappelait trop de souvenirs, trop de souffrances, il n'était même pas certain de pouvoir un jour y retourner. Il avait besoin de repartir de zéro, construire une nouvelle vie ... Mais il avait tant changé, ces dernières années avaient fait de lui un homme bien différent de ce qu'il aurait pu devenir. En fait il lui arrivait parfois d'avoir peur de lui-même, de ses réactions, de sa façon de réagir, le moindre truc qui le contrariait le faisait entrer dans une colère monstre. Heureusement, il n'y avait personne d'autre que lui pour assister à ce piètre spectacle.