« derrière l'écran »

PSEUDO/PRÉNOM ∞ castamere rains, ou justine, ou dieu.
TU VIENS D’OÙ ? ∞ de ma tête
IMPRESSIONS ∞ on a fait du bon boulot
AVATAR ∞ une inconnue.
AUTRES ∞ les gens, je vous aime

prénom ∞ ann-lou; nom ∞ duchannes; âge ∞ vingt-trois ans; date de naissance ∞ premier mai; lieu de naissance ∞ Kelso Hospital; métier/études ∞ elle est archiviste à la Mairie de Kelso; situation financière ∞ correcte; statut civil ∞ célibataire; groupe ∞ écrire ici; qualités ∞ intelligente, cultivée, gentille, sérieuse, amicale; défauts ∞ réservée, paresseuse, égoïste, têtue, lunatique; croit au surnaturel ? ∞ Ann-Lou a des doutes de plus en plus fort en ce qui concerne son existence; rang ∞ mortel;

L'air était doux, dans le jardin, les enfants s'amusaient tranquillement. Les parents, assis à table, discutaient à voix basses, jetant parfois un regard vers les fillettes, puis reprenaient leurs conversations. Si par malheur, l'une des deux enfants s'avançaient vers la table, ils changeait automatiquement de sujet et trouvaient un moyen de se débarrasser d'elle. Mais pour le moment, elles jouaient tranquillement à un jeu très étrange il fallait l'avouer. C'étaient leurs parents qui leurs avaient offert le jeu. Un jeu où les loups-garous, les méchants monstres qui tuaient à la pleine lune, devaient mourir. Il y avait une figurine du loup, et deux figurines humaines, deux chasseurs. Avalon et Ann-Lou étaient les Chasseurs tandis qu'elles cachaient le loup. Elles devaient le trouver, et le tuer. Cela leur plaisait, les poupées et les barbies n'ayant jamais été leur truc. Alors qu'Avalon attrapait le loup et le balançait à quelques mètres de là, un cri aigue retentit tandis qu'une volute de fumée s'éleva dans le ciel bleu. Les adultes se levèrent d'un bond, certains sortirent dans la rue « Un incendie » fit son oncle, le père d'Avalon, tandis qu'effrayée, Ann-Lou se serra contre sa mère. Rapidement la famille rentra à l'intérieur de la maison, guettant le bruit des sirènes des pompiers qui devraient arriver. Mais soudain, une explosion retentit, les flammes montèrent encore plus haut dans le ciel et Ann put sentir la chaleur exploser. Son oncle la prit par le bras, et attrapa aussi Avalon. Il les entraîna vers sa voiture, les éloignant du quartier qui peu à peu, prenait feu. La fumée se faisait plus noir, et l'air devenait irrespirable. En se retournant, la fillette eut le temps de voir ses parents apparaître, des armes à la main. Des armes? C'était incompréhensible. C'était un feu. Et puis, son regard accrocha celui d'un adolescent qui tenait dans sa main les deux figurines des chasseurs. Il était d'une famille que la sienne détestait. Duncan. Ann-Lou l'avait toujours trouvé mystérieux, mais c'était normal, c'était un grand. Le moteur démarra, la voiture gronda, et rapidement, son oncle s'éloigna du lieu tandis que le regard d'Ann-Lou restait ancré dans celui de Duncan.

Il alla chez sa mère qui habitait sur Edenside Road, dans une magnifique demeure en pierre et alors, commença l'attente, longue, impitoyable. Assise sur le canapé, à côté d'Avalon, Ann-Lou restait silencieuse, serrant dans son poing la figurine du loup. Elle avait eu le temps de la récupérer. Au fond d'elle, elle savait. Elle savait que sa grand-mère passerait la porte en regardant tout d'abord son fils, puis ses deux petites-filles et elle annoncerait alors qu'il n'y avait aucun survivant. Elle avait senti la mort de ses parents, comme un éclair qui traversait son corps. Elle savait à l'avance. Ainsi, lorsque sa grand-mère passa la porte, elle ne ressentit rien lorsqu'elle lui annonça que personne n'avait survécu. La fillette tourna son regard vers la fenêtre d'où l'on pouvait voir la fumée. Mort. Ses parents étaient morts. Sa tante était morte. Son grand-père était mort. Et elle, elle elle était vide. Et à neuf ans, sa vie était détruite. Il fallut trois jours pour retrouver les corps, enfouis sous les décombres, il fallut encore trois jours pour prendre soin des corps. Et une semaine après l'incendie, au cimetière de Shedden Park furent enterrés les parents d'Ann-Lou, la mère d'Avalon et leur grand-père ainsi que d'autres personnes. Le lendemain Avalon disparaissait de sa vie. Combien de larmes Ann-Lou versa t-elle ce jour-là ? Des litres. Elle n'avait pas pleuré quand elle était devenue orpheline, mais sans Avalon, sans personne pour partager sa peine, que deviendrait-elle? Mais les larmes n'y firent rien. Son oncle était fermement décidé à partir et il partit. Pas loin. Mais pour Ann-Lou, condamnée à vivre avec sa grand-mère, c'était trop loin. « Est-ce qu'elle reviendra? » demanda Ann-Lou à sa grand-mère en lui attrapant la main. « Je n'espère pas » répliqua sa grand-mère. Choquée, elle retira sa main de celle de sa grand-mère. Pourquoi? Elle l'ignorait, et elle ignorait aussi que sa grand-mère voulait la protéger de ce qu'elle aurait du devenir et de ce qu'elle ne deviendrait jamais à cause de la mort de ses parents, sauf si son oncle la voyait. Et elle espérait de tout son cœur que cela n'arriverait pas.